Elle est l’une des plus grandes cantatrices françaises actuelles. Passionnée d’opéra et de comédie, Stéphanie d’Oustrac parle avec enjouement de son métier, de tout ce qui la nourrit et la pousse à monter sur scène. Elle s’anime, elle rigole, elle raconte les rôles qu’elle a incarnés parmi les plus marquants du répertoire de mezzo. Carmen, Médée, Cassandre, Sextus, Didon… et elle n’a pas épuisé la liste de ses rêves en la matière. En ce début de printemps, elle m’a donné rendez-vous -Covid oblige- dans un parc. Et c’est en grignotant son déjeuner et en s’extasiant sur les écureuils qu’elle répond à mes questions.
Trémolo Magazine . Comment avez-vous commencé à chanter ? Est-ce plutôt votre décision ou celle de vos parents ?
Stéphanie d’Oustrac . Un peu des deux. Je chantais beaucoup dans tout ce qui résonnait (les toilettes, la salle de bain…), Maman m’entendait beaucoup faire des sons, m’amuser avec ma voix. Nous n’écoutions pas de musique donc ce n’est pas l’attrait pour la musique mais plutôt le plaisir de jouer avec ma voix. Et surtout, j’étais très asthmatique. Quand je suis rentrée en 6e, il y avait une chorale et Maman s’est dit que cela pourrait être thérapeutique et me faire du bien. J’avais déjà fait un peu de théâtre, j’avais un vrai attrait pour la scène ; je pense que j’aurais été comédienne si je n’avais pas été chanteuse. Donc elle m’a inscrite à cette chorale, qui relevait de la maîtrise de Bretagne.
Après la maîtrise, je suis partie en pension, c’était différent, mais j’ai recommencé à chanter vers 15 ans et là, je voulais que ça devienne sérieux. J’avais découvert l’opéra, vers 14-15 ans -assez tard-, et j’ai pensé « voilà, il y a du théâtre et du chant, c’est ça ». Je suis rentrée au conservatoire d’art dramatique et au conservatoire en musique. Je prenais des cours de chant, je suis entrée dans les chœurs de l’opéra de Rennes pour me payer les cours à côté. Je travaillais avec Oleg Afonine, j’avais plusieurs professeurs, cela a été des années passionnantes, des années au cours desquelles on ingurgite, on cherche.
Je suis ensuite allée à Lyon (…) Pour continuer votre lecture, connectez-vous ou abonnez-vous…
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