Emmanuelle Bordon
On l’appelle parfois le haut Moyen Âge. Cette époque, qui s’étend de la fin de l’Empire romain, au 5e siècle (officiellement en 476) jusqu’au milieu du 8e siècle, est une période marquée par le règne, sur la plus grande partie de la France et de la Belgique, mais aussi sur une partie de l’Allemagne, de la Suisse et des Pays-Bas actuels, d’une dynastie appelée les Mérovingiens. Marquée par le développement et l’implantation forte de la culture chrétienne et de l’Église, cette période a vu le règne de rois dont les noms sont parvenus jusqu’à nous : outre Mérovée, qui a donné son nom à la dynastie, son fils Clovis, Dagobert et Pépin III dit Le bref, dont le règne signe la fin de la période mérovingienne et inaugure la dynastie carolingienne.
Il y a peu de traces de la vie sous les Mérovingiens et peu d’objets sont parvenus jusqu’à nous. Il y a en outre beaucoup d’incertitudes sur l’authenticité des récits qui en ont été faits, qu’ils datent de cette période ou de celle qui suit.
On sait cependant que cette période est caractérisée par des mouvements de populations importants, un foisonnement artistique dont témoignent de nombreux objets, qui synthétisent des savoirs-faire issus de différentes cultures, le développement de la liturgie et du culte des reliques des saints. De la musique, on connaît peu de choses. Il y en avait, c’est une certitude, mais elle n’était pas écrite ; l’invention de la partition, qui permet de fixer les notes et le rythme d’un morceau, a été réalisée bien plus tard. La musique était donc exclusivement de tradition orale et la seule chose que l’on en sait, ce sont des récits. Ces derniers, comme pour le reste, sont probablement partiels et, dans tous les cas, à considérer avec précautions.
Dans ce dossier
• Le haut Moyen Âge, presque oublié
• La musique à l’époque mérovingienne : » une tradition purement orale «
• Les aventures du chevalet perdu