Amélie Tsaag Valren
La vièle à tête de cheval sculptée pourrait évoquer un passé suranné. Bien vivant au contraire, le morin-khuur puise ses racines dans un culte féminin primitif, qui s’est transformé sous l’influence du patriarcat avec la légende du cheval ailé, mais garde, entre autres, son rôle d’instrument des cérémonies en Mongolie.
La « vièle à tête de cheval ». C’est le sens de l’appellation mongole morin khuur. La fonction symbolique du morin khuur dépasse pourtant de loin sa simple apparence, et trouve ses origines dans les croyances en l’au-delà…
L’instrument d’une déesse
Une origine féminine pour le morin khuur, c’est la piste qu’a explorée la professeure d’ethnologie sibérienne Darima A. Nikolaeva, en 2012. La version originelle de l’instrument, une sorte de « cuillère » tendue de crins de cheval blancs, aurait été maniée par de vieilles femmes savantes et sages, les udagan, Il servait alors (du moins le croyait-on) de moyen de communication entre le monde des vivants et celui des morts.
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