L’opéra peut être un art intimidant. Ou sembler peu accessible. Il est pourtant, avant tout, un art réjouissant, formidable catalyseur d’émotions, reflet aux mille couleurs des tourments de l’âme humaine, exutoire, parfois, moment de grâce, souvent. Dans une salle de concerts, ce sont des centaines de personnes qui ne se connaissent pas mais partagent des émotions.

L’opéra raconte une histoire et « il n’y a pas d’âge pour ce genre de régal », écrirait Daniel Pennac. Pas de condition préalable non plus, peut-on ajouter. Nul besoin d’avoir fait des études de musique ou même de « s’y connaître ». On peut donc, sans résistance et avec joie, se laisser embarquer par un récit. Et par exemple, pleurer parce que Carmen ou Mimi meurt à la fin de l’histoire, être horrifié par Azucena jetant son enfant dans le feu, compatir aux malheurs de Madame Butterfly, frémir devant la violence de Gaulod, trembler de froid avec Arthur… Et parfois, même, ne pas ressentir la même chose que son voisin ou sa voisine mais qu’importe ! Chacun vibre à son propre diapason.

Opéra de Montpellier © Marc Ginot

Il est bien sûr possible d’écouter un opéra sur un disque mais peut-on s’en contenter ? Ce serait oublier que l’opéra est d’abord fait pour être regardé autant qu’écouté. Que c’est un art en trois dimensions, puisqu’il regroupe musique instrumentale, chant et comédie. L’opéra raconte une histoire et quoi de mieux, pour se faire embarquer par elle, que d’être tout près de ses acteurs ? Ce qui suppose d’aller à l’opéra.

Aller à l’opéra. Entrer dans un théâtre ou une salle de concert. Pour certains, c’est une activité familière, pour d’autres, c’est tout une aventure. Et pour d’autres encore, une activité qui ne se trouve pas dans le champ des possibles. C’est pour tenter d’y remédier que toutes les maisons d’opéra mettent en place une action culturelle destinée aux jeunes, aux publics défavorisés, et plus généralement, à vous, si vous croyez que l’opéra, ce n’est pas pour vous. Ouvrir les portes, donner à voir et à entendre, désacraliser, mettre à la portée de chacun… Ils ont tous des méthodes différentes mais un but unique : ouvrir le chemin vers ce plaisir-là, ou au moins, vers une découverte.

Ce dossier veut quant à lui porter un regard sur ce travail d’ouverture et de médiation réalisé par les maisons d’opéra. Celles-ci sont si nombreuses qu’il ne saurait être exhaustif, mais ce petit passage en revue devrait vous convaincre -c’est un objectif non dissimulé- d’aller voir ce qui se pratique dans celui qui se trouve le plus proche de chez vous et d’oser franchir la porte sans crainte. Allez à l’opéra, vous êtes légitime.

Au sommaire :

Franchir les portes

Les élèves à l’opéra

A l’opéra en famille

Allons à l’opéra, par Earnest Bubulle de Surcroît

Interview . Matthieu Dussouillez, directeur de l’Opéra National de Lorraine

Remerciements : Ce dossier n’aurait pu être réalisé sans l’aide précieuse des chargés de communication, attachées de presse et responsables de l’action culturelle des opéras cités. Mes remerciements les plus chaleureux, donc, à Valérie Caranta (Opéra de Toulon), Elise Némoz (Opéra de Lorraine), Pascal Dufour (Opéra de Montpellier), Lilian Madelon (Opéra de Rennes), Justine Auroy (Opéra de Tours), Mickaël Lunel (Opéra de Massy) et Katy Cazalot (Opéra de Toulouse).

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