Ce matin, vers 8h, un incendie s’est déclaré dans la cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Nantes. Si aucune victime n’est heureusement à déplorer, le grand orgue baroque semble, quant à lui, avoir totalement brûlé.

Avant sa destruction, l’orgue comportait 74 jeux et 5 claviers. *Photo : Wikipédia

Quelques morceaux de bois calciné. C’est tout ce qui restait du grand orgue de la cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Nantes, ce midi. En effet, suite à l’incendie qui s’est déclaré dans la cathédrale, ce matin vers 8h, cet instrument baroque pourrait avoir été entièrement détruit. En outre, la plateforme sur laquelle il était installée paraît très instable et menace de s’effondrer.

Vieux d’au moins quatre siècles, cet instrument a, comme c’est souvent le cas, connu de nombreuses évolutions depuis ses débuts. Il semble en effet qu’il y ait eu un orgue dans la cathédrale dès sa construction, au 15e siècle. Cependant, la partie centrale de l’instrument actuel est signée Jacques Girardet et date de 1619. Les parties latérales ont été ajoutées en 1768 par Adrien Lépine. Enfin, François-Henri Clicquot,  « facteur du Roy », particulièrement apprécié et célèbre à son époque, le restaure entièrement et l’agrandit en 1784. Pendant la Révolution, Denis Joubert sauve cet orgue de la destruction et, en 1833, Geiger entreprend de le relever. Un travail qui n’a été achevé qu’en 1893. En juin 1944, cet orgue subit un dégât des eaux suite à un bombardement. Enfin, en 1970, le facteur d’orgues Joseph Beuchet réalise une dernière restauration et augmente encore sa taille. C’est lui qui, pendant l’incendie de 1972, a bâché l’orgue à la hâte avec et ses ouvriers, pour qu’il soit protégé de l’action des pompiers. Avant sa destruction, l’orgue comportait 5 claviers et 74 jeux.

Photo : diocèse de Nantes

Les causes de l’incendie de ce 18 juillet restent encore à déterminer et d’une enquête a d’ores et déjà été ouverte pour « incendie volontaire ». Mais quoi qu’il en soit, les observateurs qui ont pu entrer dans la cathédrale pour faire un premier constat des dégâts affirment que l’orgue à totalement disparu. Une perte inestimable, tant historique que musicale.