Article mis à jour le 28/04/2021 (mise à jour du nombre de manifestants)

Réunis pendant deux jours à Villeurbanne, et suite aux manifestations du 23 avril, des représentants des théâtres actuellement occupés ont décidé de poursuivre le mouvement.

Repartir pour un mois d’occupation, avant une autre assemblée qui devrait avoir lieu à Orléans. C’est la décision qui a été prise par des délégués de 56 des 105 théâtres occupés, réunis pendant deux jours au TNP (théâtre national populaire) de Villeurbanne. « Nous avons décidé de maintenir nos occupations et de poursuivre la dynamique de la coordination nationale à travers des rassemblements et des actions communes », a exprimé le collectif dans un communiqué.

Le 23 avril, les occupants des théâtres appelaient à manifester pour l’abandon de la réforme de l’assurance chômage et pour la réouverture des lieux de Culture. Un appel plutôt bien suivi, puisque de nombreux manifestants se sont rassemblés autour des théâtres en lutte : entre quelques centaines (Marseille par exemple) et plusieurs milliers (10 000 selon les organisateurs*) au théâtre de l’Odéon, lieu de démarrage du mouvement. A Lorient (voir notre article du 17 avril) ce sont environ 1000 personnes qui se sont assemblées devant le Théâtre (2000 selon les organisateurs, 550 selon la police). Comme devant beaucoup d’entre eux, un flashmob de rythmes frappés sur des fligt case a été organisé, faisant de ces derniers un symbole visuel de la manifestation.

 

Devant le théâtre de Lorient comme devant les autres théâtres occupés, les rythmes frappés sur les flight case ont rythmé l’assemblée, avant déambulation de la manifestation dans les rues de la ville. Photo : Raphaël Baldos

La détermination des manifestants ne faiblit pas

Plus d’un mois après le début du mouvement (un mois et demi pour ceux qui l’ont initié), la détermination des manifestants ne faiblit pas. Ali Otmane, musicien, un des 50 occupants du théâtre de Lorient depuis le 8 mars, fait partie de la coordination des intermittents et précaire. « Le gouvernement ne nous entend pas », déplore-t-il. « Pourtant, nous observons une prise de conscience chez nos interlocuteurs », poursuit-il. « La précarité est transversale et touche tous les milieux, même la fonction publique. Aujourd’hui, 90 % des nouveaux contrats sont discontinus, il n’y a que 10 % de contrat en CDI contre 20 % il y a huit ans. L’intermittence doit donc être élargie à tous les intermittents de l’emploi. »

La rencontre des 25 et 26 avril a Villeurbanne a également permis aux différents groupes d’adopter « un socle commun de revendications », au premier chef desquels se trouve l’abandon simple et définitif de la réforme de l’assurance chômage. « Nos occupations se poursuivront tant que nos revendications n’auront pas été satisfaites. Occupons, occupons partout ! », a conclu la coordination dans son communiqué.

* Les forces de l’ordre n’ont pas publié de chiffre de leur côté.