Avertissement : Pour préparer cet article j’ai eu la chance de passer un long moment dans l’atelier parisien de Patrick Charton le 17 septembre. Malgré un emploi du temps chargé, il a pris le temps de répondre à toutes mes questions et de me montrer ses instruments. Quelques temps plus tard, j’apprenais avec tristesse qu’un AVC l’avait brutalement emporté. Que cet article soit un hommage à ce grand luthier et à son immense gentillesse. (Et merci à Earnest Bubulle de Surcroît pour l’illustration)

Instrument discret malgré sa taille, dévolu aux basses, donc à être derrière les autres, la contrebasse a pourtant bien des histoires à raconter, tant elle est présente dans de nombreux styles musicaux : classique, jazz, blues, tango… C’est aussi un instrument de passionnés, qui en tirent un son moelleux comme un pull en angora.

On l’appelle affectueusement la « grand-mère ». Et si elle est un des plus gros de l’orchestre, la contrebasse est surtout un instrument à part : ses archets sont fabriqués par des archetiers spécialisés et il est rare que les luthiers du quatuor, qui fabriquent et réparent violons, altos et violoncelles, s’occupent d’elle. Pendant longtemps, d’ailleurs, il n’y avait pas de luthier de contrebasse et le musicien devait, pour faire entretenir son instrument, s’adresser à un menuisier ! « Il y a pourtant eu, au cours de l’histoire, de très grands luthiers qui ont fabriqué de belles contrebasses », explique Patrick Charton. Ce qu’il ne dit pas en revanche, c’est qu’il compte parmi ces grands luthiers. Reconnu unanimement, par la profession comme par les musiciens, il a installé ses ateliers à Saint-Etienne (Loire) et, depuis 2007, à Paris.

Pas vraiment un très gros violon

Même si elle en a la forme, la contrebasse est loin d’être un violon surdimensionné. Elle a en particulier ceci de spécifique que (…) Pour continuer votre lecture, connectez-vous ou abonnez-vous

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